Paris, 26 mai 2016
Monitorat et charges d'enseignement: jusqu'où ira-t-on dans la précarisation ?
L'université d'Evry vient d'acter la fin des missions d'enseignement (“monitorat”) pour les doctorant.e.s contractuel.le.s à compter de la rentrée prochaine, au profit de vacations. Les vacations sont plus économiques pour les universités du fait de l'absence de cotisations sociales, mais elles sont surtout porteuses d'une précarité maximale et d'une insécurité financière accrue pour les salarié.e.s concerné.e.s. Rappelons que dans l'écrasante majorité des universités, les vacataires ne sont payé.e.s que tous les six mois au mieux. Cette situation est au coeur du mouvement actuel des précaires de l'ESR, que le collectif des doctorant.e.s de Paris IV a choisi de soutenir.
Quelques jours après l'annonce par Bercy d'une ponction exceptionnelle de 250 millions d'euros sur le budget national de la recherche, c'est un signal dangereux qui est envoyé depuis Evry: celui d'une course au précariat et aux économies de bouts de chandelle qui ne connaît plus de limite, au point de systématiser le contournement des cotisations sociales et le respect de la dignité salariale. Cette évolution va de pair avec une réécriture des textes encadrant le contrat doctoral, qui va elle aussi dans le sens du remplacement du monitorat par une juxtaposition de charges ponctuelles. A Paris IV, les “quatrièmes années de contrat doctoral” imaginées par la Présidence sont également exemptes de monitorat, tant et si bien qu'on en arrive se poser la question : qui veut la peau des missions d'enseignement ?
Le collectif des doctorant.e.s de Paris IV fait part de son inquiétude et de sa vigilance sur cette question et demande :
Le collectif se solidarise des revendications des précaires d'Evry et du mouvement national des précaires de l'ESR, et réaffirme son attachement à l'amélioration des droits sociaux des vacataires et plus généralement au respect du droit du travail à l'université. Nous ne nous laisserons pas diviser entre moniteurs et vacataires et sommes convaincu.e.s que c'est dans l'unité d'action que les salarié.e.s de l'ESR pourront sortir de la logique délétère du précariat généralisé.
Le Collectif des Doctorants de Paris-Sorbonne