Base de texte amendable par les membres du collectif national, collectif locaux et commissions d’ici et lors des Rencontres Nationales des 28 et 29 Mai.
Le texte est structuré en différents points portant sur un sujet précis mais articulés les uns aux autres. Pour amender, merci de préciser le point concerné. Pour ajouter un point, merci de le nommer « 1bis, 1teretc. » afin de ne pas modifier la structure du texte. [Entre crochets] se trouvent des fenêtres de discussion qui concernent des débats en cours et qui seront tranchés lors des RN. En italique se trouvent des explications de texte concernant les fenêtres de discussion.
Note sur les sigles : ESR = Enseignement Supérieur et Recherche, CN = Collectif national des … [nom à définir], RN = Rencontres Nationales des 28 et 29 Mai.
Le [« Collectif national des précaires de l’ESR » / « Collectif national des enseignant·e·s/chercheur·e·s précaires de l’ESR »] est un collectif fondé autour de l’appel fondateur du 13 avril 2016 dans le cadre du mouvement contre la loi « Travail » et fédérant au niveau national les collectifs locaux [et/ou catégoriels] (collectif des docteur·e·s/post-doc qui vient d’être créé en IDF) réunissant des précaires de l’ESR selon des périmètres d’actions décidés par leurs membres (doctorant·e·s, docteur·e·s, enseignant·e·s/chercheur.es non-titulaires, l’ensemble des précaires de l’ESR etc.). Le CN se dote de principes communs dans cette charte permettant de mettre en cohérence et partager les initiatives, travaux, analyses produits localement et de leur donner une perspective nationale. Le CN coordonne les actions au niveau national afin de renforcer les rapports de force locaux et national en direction du Ministère et des institutions nationales de l’ESR. Son site http://precairesesr.fr est une plate-forme d’information destinée à relayer les initiatives locales des collectifs fédérés et nationales.
Les collectifs membres du CN adhèrent aux principes évoqués dans cette charte et à l’appel du 13 avril. Nous nous mobilisons pour la défense des droits des non-titulaires de l’ESR et la conquête de nouveaux droits, dans une perspective de convergences catégorielles au sein de l’ESR et de convergence des luttes au niveau global. Nous considérons qu’au-delà et sans contradiction avec les luttes spécifiques liées aux statuts de chacun·e (étudiant·e·s, chômeur·se·s, RSAistes, contractuel·le·s, vacataires etc.), nous sommes réuni·e·s par notre identité de travailleur·se·s précaires de l’ESR et revendiquons la reconnaissance de cette catégorie de travailleur·e·s et l’unification de nos statuts. C’est pour cela et parce que nos situations de travail sont insérées dans des rapports de domination professionnels que le CN se constitue en collectif [non-mixte de non-titulaires] formule jugée un peu “tranchante”, / [Le collectif est composé majoritairement de non titulaires] laisse la question en suspens. Nous nous fédérons pour une mobilisation commune de tou·te·s et par la solidarité de tou·te·s envers les luttes spécifiques, qu’elles soient locales ou catégorielles. La précarité étant un système d’organisation et de gestion néo-libérale de l’ESR et luttant pour transformer l’ESR vers un projet émancipateur pour toute la société, nous considérons notre lutte comme intrinsèquement liée à celles des autres catégories de l’ESR (étudiant·e·s, BIATS,titulaires…) et hors ESR. [on pourrait éventuellement rajouter un petit laïus plus générale sur la science et sur marchandisation des savoirs, ça peut permettre aussi de penser nos luttes dans une perspective plus générale]
Afin d’assurer des échanges au niveau national de manière démocratique et asynchrone, le CN se dote d’outils numériques et de cadres d’échanges physiques adaptés :
Entre deux RN, les commissions sont les cadres d’échange associés à des thématiques spécifiques. Les commissions travaillent à la préparation des débats de manière non-décisionnelle sur les sujets qu’elles considèrent important et agissent de manière décisionnelle sous mandat des RN. Ses membres sont désignés par les RN ou cooptés par les collectifs locaux et sont révocables par les RN. Autant que possible et afin que l’ensemble des collectifs puissent y participer, leurs réunions se font avec une possibilité de visioconférence. Ces commissions sont créées par les RN et sont (liste non exhaustive) :
Débat à ouvrir si les mandaté·e·s aux RN le souhaitent ou qui peut être considéré comme prématuré. Le CN se dote d’une équipe de 6 porte-paroles mandaté·e·s pour intervenir au nom du CN et sous mandat de celui-ci lors d’initiatives publiques ou médiatiques. Ces porte-paroles doivent être renouvelé·e·s a minima pour la moitié d’entre eulles à chaque RN afin d’assurer une rotation des mandats. Illes sont révocables à tout moment s’illes ne respectent pas leur mandat par le biais d’un vote des collectifs par internet (1 collectif = 1 voix). La composition de ce groupe de porte-paroles doit impérativement respecter la parité H/F et, autant que possible, représenter de manière équilibrée les différents statuts (doctorant·e·s/docteur·e·s…), répartition géographique (IDF/non-IDF), et catégories discriminées (racisé·e·s/non-racisé·e·s,LGBTI/hétéro-cis…).
Discussion
Le passage « Nous nous fédérons pour une mobilisation commune de tou·te·s et par la solidarité de tou·te·s envers les luttes spécifiques, qu’elles soient locales ou catégorielles. » me semble trop large. Je vous propose de le remplacer par « Nous nous fédérons pour une mobilisation commune de tou·te·s et autour d'un principe général de solidarité de tou·te·s envers les luttes spécifiques de chaque collectif, qu’elles soient locales ou catégorielles. ».
Un point de détail : la commission outils est en train de créer une liste de discussion, comme les autres. L'idée est de conserver l'adresse outils@precairesesr.fr pour la gestion technique des services, la modération, le partage des mots de passe… et autres questions devant faire l'objet d'une attention particulière pour la sécurité / vie privée des participant·e·s aux collectifs, et d'ouvrir en parallèle une liste pour discuter ensemble et ouvertement de ces questions.
La liste fonctionne : j'ai modifié le texte directement.
Cause internationale et interculturelle
International and intercultural cause
The national collective do not discuss here its international and intercultural framework. It seems to me that certain precarious conditions in Higher Education and Research would be more easily identified and treated while taking into account these dimensions (cost and duration of residence permit, hosting and accommodation conditions for foreigners, access and modalities in teaching functions…). I am also under the impression that trying to oppose turning knowledge into private-market good, will not gather the critical mass without international engagement. By looking across boundaries and frontiers, we could even recognize our common struggles and reach deeper strength1).
I invite all precarious workers, and non-tenured personnel, of all nationalities, to infuse their values and culture in our common claims.
Le collectif national n'indique pas son inscription dans la construction d'une échelle supranationale et interculturelle. Il me semble qu'un certain nombre de précarités de l'ESR seraient plus aisément identifiées et traitées en prenant en compte cette dimension (coûts et durées des titres de séjour, conditions d'accueil des précaires de l'ESR de nationalités étrangères, modalités d'accès aux services d'enseignements…). Il me semble également que la volonté de faire obstacle à la marchandisation du savoir ne se fera pas sans un engagement international. À tourner le regard vers l'international, nous pourrions même y reconnaitre nos luttes ailleurs2).
J'invite tous les travailleurs précaires et personnels non-titulaires, de toutes les nationalités, à insuffler leurs valeurs et cultures dans nos revendications communes.
J'insère ici un retour mail d'une Brésilienne.
Hello Rudy,
So it was last year: http://www.worldaffairsjournal.org/content/teachers-federal-universities-brazil-go-strike This one is more about the current political situation: http://www.sciencemag.org/news/2016/05/brazil-political-crisis-science-and-environment-are-chopping-block
It is a bit hard to find more informations in english. But as I told you, strike in our best university. http://g1.globo.com/sao-paulo/noticia/2016/05/funcionarios-em-greve-fazem-manifestacao-na-usp.html
Best regards
Je pense que la poursuite de ce type d'inventaire est nécessaire pour l'évolution globale de la recherche.
Échelles de luttes et contradictions
“au-delà et sans contradiction avec les luttes spécifiques liées aux statuts de chacun·e (…) nous sommes réuni·e·s par notre identité de travailleur·se·s précaires de l’ESR et revendiquons (…) l’unification de nos statuts”
Sans identification des “luttes spécifiques” nous ne pouvons pas clamer l'absence de contradiction. Le logique de lutte pour des postes, est une logique pour l'emploi. Elle se confronte à la double contrainte de l'évolution de la productivité et du caractère fini de nos consommations. Je tiens d'ailleurs à souligner le caractère suboptimal de l'organisation actuelle de l'ESR. La question de l'unification contre la précarité doit donc se résoudre en dehors de nos situations spécifiques. Il ne faudrait toutefois pas (selon moi) perdre dans le processus de reformulation la volonté d'unification statutaire incluant les étudiants et la reconnaissance de leur état de travailleur.
Marchandisation des savoirs
Le “laïus plus générale sur la science et sur marchandisation des savoirs” pour “penser nos luttes dans une perspective plus générale” me semble important.
Des orientations fortes telle que Fonder la production de l'ESR comme un bien collectif1), a des répercussions sur nos liens à la société civile (open access et légitimité de la recherche publique), mais aussi, sur l'évaluation et la qualification des personnels, comme sur des luttes plus globales telle la liberté du net. La question de “convergence des luttes au niveau global”, peut donc selon moi difficilement être traitée sans re-penser l'Université et l'ESR dans ses modes d'organisation et de production. L'inclusion dans nos principes fondateurs d'une telle orientation permettrait, non seulement le renforcement de nos liens à la société civile et de marquer notre engagement effectif dans notre mission de service public2), mais d'obtenir une ligne claire sur nos modalités d'actions, pour les enseignants comme les chercheurs.